Damien Gaudin (Team Europcar), s'est entretenu avec Vélo-Ouest, pour revenir sur son succès aquis sur les routes de Cholet Pays de Loire.
Parle-nous de la course d'hier. Croyais-tu en les chances de l'échappée, en partant si tôt ?
On y croit très rarement. De nos jours, les échappées ont du mal à aller au bout et les attaquants des premières heures se font souvent rattraper par le peloton. A Cholet c'était souvent le cas. Mais hier nous avons réussi à inverser la tendance. Avec d'excellents rouleurs je savais que l'on pouvais creuser l'écart mais que le final serait extrêmement dur vu le parcours et le vent. Justement on en parlait la veille au sein de l'équipe. Au départ le but était pour nous d'arriver au sprint puisque nous avions Bryan Coquard qui est l'un des coureurs le plus rapide du peloton. On devait mettre un coureur à l'avant pour ne pas prendre la course en main dès le début. Ce scénario s'est avéré inexacte. Il y a eu un changement de tactique au milieu de la journée, quand l'écart a dépassé les six minutes. On a pensé que cela pouvait aller au bout. A ce moment là on m'a mis la pression !
Courir devant ton public, cela a dû te pousser dans ton effort ?
Enormément. J'avais des fourmis dans les jambes en passant dans les villages. C'est vrai que cette décision de prendre le leadership en plein milieu de la journée à été difficile. Je ne devais pas me louper. J'ai accepté car je savais que le fait d'être sur mes terres me donnerait un avantage pour être plus fort que les autres dans le final. Tout le monde était cuit. Je me suis surpassé pour offrir cette victoire à mon plus grand fan, que j'ai perdu la semaine dernière.
Passé pro en 2008, tu as signé tes deux premiers succès cette année...
C'est vrai que c'est tard, mais ce sont deux très grands succès. Mon premier objectif de l'année était d'obtenir ma première victoire chez les pros. Gagner sur Paris-Nice et prendre le maillot jaune, pour une première, c'était magique ! Gagner à Cholet Pays de Loire 15 jours après je n'aurais pas cru. J'en parlais avec Franck Bouyer, c'est tellement dur de gagner chez soi... Ce fût une joie immense.
Peut-on parler de déclic ?
Tout le monde y pense après ces deux beaux succès. J'espère que c'est cela. Mais le plus important reste le fait que j'ai confirmé que je pouvais m'imposer sur un effort court mais aussi sur 200kms à la pédale. Pour la confiance c'est encore plus important. Sur trois minutes tu ne peux pas savoir la forme que tu as actuellement et tes capacités. Maintenant je sais que je peux réaliser de belles choses.
Ayant remporté Paris Roubaix Espoir en 2007, en fais-tu un objectif cette année ?
Oui, en début de saison, avec mes directeurs sportifs, j'avais coché le prologue de Paris-Nice et Paris Roubaix. Maintenant c'est dans trois semaines, il va falloir faire attention à tout, la forme est là, je dois la conserver jusqu'au 7 avril.
Quel est ton programme pour préparer Paris Roubaix ?
Je vais disputer les classiques belges. Au programme A Travers la Flandre mercredi, Grand Prix E3 vendredi, Gand-Wevelgem dimanche, les Trois Jours de la Panne la semaine prochaine et peut être le Tour des Flandres. Enfin je participerai au GP de l'Escaut dernière ligne droite avant Paris Roubaix.
Propos recueillis par Vélo-Ouest.