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Welner Martin : C'était un rêve de courir en métropole

Comme beaucoup de jeunes coureurs réunionnais, Welner Martin (VS Vallet) avait le rêve d'aller en métropole pour poursuivre sa carrière cycliste. Il nous raconte son parcours, de son arrivée en france métropolitaine jusqu'à aujourd'hui. Un témoignage qui pourquoi pas donnera envie à de jeunes coureurs de son île natale de tenter l'aventure.

Comment se sont déroulées tes années chez les jeunes à la Réunion ?

Je suis né dans une famille de vélo. Ma mère, mon grand-père et ma grand-mère s’occupaient d’équipes étrangères qui venaient à la Réunion. Depuis tout petit, tous les dimanches, j’étais sur les courses. Ce qui m’a vraiment donné envie de faire du vélo c’est lorsque que Richard Barret a gagné sur le Tour de la réunion. Cette année-là, les équipes étrangères ont dominé le Tour et Richard a sauvé l’honneur. J’ai regardé ma mère et je lui ai dit que je voulais faire comme lui. J’ai donc commencé le vélo à 4 ans, il m’a fallu du temps avant d’atteindre un bon niveau et je n’aimais pas perdre, donc on analysait mes erreurs. C’est en cadet que j’ai commencé à percer, je roulais avec les équipes seniors, je m’accrochais. Ils m’ont vraiment tiré vers le haut et même si c’était très dur, la motivation était là, c’était de beaux moments. C’est en cadet 2 que j’ai pris confiance en moi et les résultats ont suivi.

A quel moment et pourquoi as-tu décidé d'aller en métropole pour le cyclisme ? C'est quelque chose qui te faisais-rêver ?
J’ai commencé à vouloir intégrer un pôle espoir en fin de saison de cadet 1. Je voyais mes confrères réunionnais réussir (Lorenzo Manzin, David Rivière, Mathieu Pellegrin, Tony Berile, Charles Henri Lycurgue...), ça me faisait rêver. Mon entraîneur, Sébastien Henriette, faisait lui aussi partie d’un pôle espoir en métropole lorsqu’il était plus jeune. Il m’a toujours dit que c’était le seul moyen de progresser et d’atteindre un excellent niveau. J’avais vraiment envie de suivre ce parcours. A 15 ans j’ai quitté mon ile, les proches, mes habitudes pour m’installer seul en France. Ça n’a pas toujours été facile mais le Pôle Espoir Pays de la Loire avec sa proximité avec Vendée U et l’équipe pro Europcar me faisait rêver.

Comment se sont déroulées ton arrivée et ton intégration au sein de ta première équipe en métropole ?

J’ai rejoint le club de la Roche sur Yon. C’est un très bon club formateur, ils ont beaucoup fait pour moi, je tiens vraiment à les remercier. En plus, en Vendée l’avantage est de pouvoir intégrer l’équipe Vendée Junior (Sélection Vendée), qui participe à de très belles courses nationales. J’ai vraiment vécu d’excellents moments. Au Pôle je me suis rapproché des autres coureurs réunionnais, en m’enfermant dans ma bulle, mais au fil des années j’ai appris à connaitre tout le monde et j’ai compris que les gens sont vraiment généreux ici et voulaient m’aider. C’est là-bas que j’ai rencontré l’un de mes meilleurs amis, Jason Tesson (désormais chez Sojasun Espoirs). Les premiers mois je me suis demandé ce que je faisais ici. La pluie, le vent, les courses chantiers et à l’école je m’accrochais aussi. Puis petit à petit j’ai trouvé mon rythme et le niveau a suivi. Heureusement mon entourage m’a toujours soutenu et notamment ma famille quand je rentrais à la Réunion. Mais c’est vrai qu’aller en métropole si tôt c’était peut-être prématuré, un peu trop rapide pour moi, l’idéal c’est à partir des rangs juniors.

Tu as su rapidement t'habituer au rythme des courses, aux coureurs, aux conditions météorologiques ?

Les courses ici c’est un autre monde. Je pense notamment à ma première Bernaudeau Junior, ça frottait beaucoup et ça roulait très vite dès le fictif. Il y avait une multitude de coureurs à surveiller. A la réunion les stratégies sont différentes, et on connait par cœur les favoris. Aujourd’hui ça fait 4 ans que je suis ici. Les conditions météo sont toujours difficiles pour moi. C’est comme ça, on ne peut pas repousser les limites physiologiques. Les débuts de saisons sont durs, mais une fois que l’été arrive les sensations reviennent. C’est comme ça que je construis ma saison.

Raconte-nous ton évolution depuis que tu es arrivé jusqu'à maintenant.

Depuis mon arrivée en métropole je me suis amélioré sur le plan physique mais surtout stratégique. Je comprends mieux les courses même s’il me manque l’expérience. Depuis que je suis au VS Vallet j’ai rencontré une super équipe où tout le monde se tire vers le haut. De vrais copains. On bosse bien et ça me fait progresser. J’ai travaillé les chronos et appris à gérer mes courses par étapes pour devenir plus complet. J’ai également gagné en puissance et en endurance. Et enfin j’ai appris à écouter un peu plus mon corps. Toutes ces améliorations grâce aux personnes qui me guident. J’essaie de retourner deux fois par an à la Réunion pour me ressourcer et repartir du bon pied.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune réunionnais qui souhaite venir s'installer et courir en France ?

Si j’avais des conseils à donner aux jeunes qui souhaitent intégrer un pôle espoirs ce serait : Etre et rester fort moralement, s’entourer et faire confiance au staff, écouter les conseils, être ouvert, travailler ensemble, s’entrainer dur mais bien et persévérer. C’est un choix difficile de quitter la Réunion, il faut vraiment avoir l’envie et la motivation, pas de doutes, et faire confiance. Avec la motivation tout est possible. Seul c’est dur, mais si la famille suit il ne faut pas hésiter une seconde et foncer.

Ecrit par Pascal B. dans Interview le lundi 30 avril 2018 à 15:57

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